Deux et deux font-ils quatre ?

Couverture

Essai, 110 pages
Éditions Belin Pour la Science, 1999.

Drôle d'idée, que de se demander si deux et deux font quatre ! En fait, ce n'est pas « quatre » qui m'intrigue. C'est « font ». En allemand, on dit (mot à mot) « deux et deux est quatre » : le verbe « est » fait apparaître quatre comme une essence nouvelle qui surgit au terme de l'opération. Le français est plus pratique, l'allemand plus abstrait. Ainsi, la traduction d'une phrase aussi simple que « deux et deux font quatre » nous mène à l'orée de ce champ immense : l'allemand considéré comme langue de l'abstraction philosophique.

Mais ce sont les mathématiques que le livre explore, pas la philosophie. Je m'y prends en reporter, qui va enquêter sur le terrain. Ce que disent les mathématiciens est parfois étonnant - mais ce qu'ils ne disent pas l'est parfois tout autant ! Ils sont soucieux à la fois de partager leur savoir et de le garder. Du coup, ils se font souvent mal comprendre de leurs élèves, et les idées fausses à propos des mathématiques foisonnent dans le public.

Mêlant anecdotes, fictions, réflexions, ce livre procède par petites touches. Il révèle un secret bien gardé : les mathématiques sont comme toutes les activités humaines, c'est-à-dire essentiellement fragiles.

Deux et deux font-ils quatre ? a été traduit en turc (Ed. Güncel Yayincilik, Istambul, 2002) et il est en cours de traduction en coréen.