Essai, 180 pages
Actes Sud, 1981 ; rééd. augmentée, 1993.
Illustrations de Michel Mendès France
En couverture : « L'homme irrationnel »
Tout le monde a le droit de critiquer les mathématiques, ceux qui les aiment comme ceux qui les détestent. Les mathématiques, lieu prétendu de la rigueur et de la pureté, jouent dans notre société un rôle de légitimation. Elles servent à la fois de justification et d'instrument à la sélection dans l'enseignement ; elles donnent une garantie de sérieux aux discours les plus divers ; elles impressionnent au point que l'expression « être bon en mathématiques » a parfois été tenue pour synonyme de « être intelligent ».
Le purisme est une attitude stupide. Jusque dans leurs recherches les plus abstraites, les mathématiques trouvent une partie de leur signification dans des échanges constants entre ce qui est « intérieur » à elles et ce qui leur est « extérieur ». Fort bien. Sauf que ce qui est incompréhensible est une oppression. Au contraire des mathématiques, ce livre (sans aucune formule !) est accessible à tous. Il se situe assez à l'intérieur des mathématiques pour intéresser ceux qui en ont fait leur métier, et assez à l'extérieur pour être compris par ceux qui les ont subies à contrecœur. Et il a retenu l'attention aussi bien des lecteurs de Elle que des lecteurs de La Recherche ou de Pour la Science.